Avec ses faux airs de Romain Gary, le cinéaste Robert Guédiguian demande la dissolution sinon du peuple qui voterait mal comme l’aurait annoncé Bertold Brecht; de l’assemblée nationale comme le demande d’autre fille de borgne fasciste, au moins la dissolution du parti socialiste. Ceci aurait l’avantage de libérer les vrais députés encore socialistes de créer ou de participer à un vrai parti de gauche. Quelques extraits de ce point de vue publié sur le site du Monde.
[…]Ma vieille mère m’a téléphoné hier. Elle a fait ses comptes. Le conseil général diminue de 51 euros par mois l’aide qu’il lui octroie, alors qu’elle touche en tout 750 euros par mois. Je lui ai expliqué qu’elle devait participer à la diminution de la dette publique comme tous les smicards qui gagnent trop car ils sont si peu qualifiés, comme tous les chômeurs qui sont trop indemnisés car ils sont si fainéants…
[…]Et je ne parle pas des affaires, que l’on devrait plutôt appeler des ordures, dont les protagonistes devraient être éliminés définitivement de la citoyenneté, plutôt que de réapparaître, après une courte absence, au grand jour.
Ma capacité au dégoût s’épuise depuis Cahuzac et Guéant, depuis Balkany et Strauss-Kahn, depuis Copé et Guérini…
Une société a le peuple qu’elle mérite, le peuple qu’elle affame ou qu’elle rassasie, le peuple qu’elle éduque ou qu’elle réprime, le peuple qu’elle méprise ou qu’elle respecte !
J’écoute pour ma part le peuple lorsqu’il souffre, d’autant plus lorsque je pense qu’il s’égare, car c’est une question de morale de le comprendre… Et car c’est la seule manière de continuer, si c’est encore possible, à faire de la politique.
À tous les déçus par le peuple que j’ai vu hier soir, je veux dire avec Victor Hugo :
« Ils n’ont pas eu leur part de la cité
C’est votre aveuglement qui crée leur cécité. »
Robert Guediguian (Cinéaste)
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