Communiqué du Front de Gauche d’Eure-et-Loir
Depuis plus de deux mois, la violence policière s’exerce contre les opposants à la destruction de la zone humide du Testet dans le Tarn. Après la manifestation nationale du samedi 25 octobre, des incidents graves et violents ont eu lieu dans la nuit entre les gendarmes mobiles et des opposants au projet du barrage. Suite à ces incidents, un jeune homme de 21 ans, Rémi Fraisse est décédé. Nous présentons toutes nos condoléances à la famille et aux proches de Rémi Fraisse.
Nous savons maintenant de source officielle que sa mort a été causée par une grenade offensive tirée visiblement dans le dos. La mort de ce jeune homme pacifique, étudiant, passionné de botanique, n’est donc pas un accident. La responsabilité en revient d’abord à tous ceux qui s’obstinent depuis des mois à imposer un grand projet inutile. Le rapport d’expertise remis à la ministre de l’environnement a pourtant pointé les failles du projet, considéré comme obsolète : calculés à partir de données des années 1990, les besoins en irrigation ont été complètement surévalués. L’objectif de ce projet est de soutenir une agriculture productiviste, au mépris de la biodiversité et de l’urgence de la transition écologique.
La responsabilité est aussi celle de ce gouvernement qui bafoue la démocratie et la mobilisation citoyenne, qui ne tolère pas ces occupations assorties de l’expérimentation de modes de vie alternatifs, autosuffisants, dont les valeurs sont loin du modèle capitaliste. Ce projet de barrage doit être abandonné par le Conseil général du Tarn et les opposants enfin écoutés.
La répression brutale n’est pas justifiée. L’utilisation de grenades offensives pour réprimer des mouvements citoyens est d’une extrême gravité dans un pays démocratique. Elle interpelle l’ensemble des forces attachées à la liberté de manifestation.
Le Front de gauche d’Eure-et-Loir se prononce pour une large réaction démocratique unitaire. Il appelle à participer, dimanche 2 novembre à Paris, au sit-in d’hommage à Rémi Fraisse, à l’appel de France Nature Environnement dont il était membre. Sans banderoles, ni slogans, soyons présents au Champ-de-Mars à 16 heures.
Chartres, le 31 octobre 2014
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