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Mai 16

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Arsenic et cyanure

orUn collectif creusois s’est constitué pour empêcher l’exploitation minière du sous-sol de la Creuse en interpellant les candidats de la région Centre Massif central sur ce permis délivré en catimini par Arnaud Montebourg alors fameux ministre du redressement productif de la France.

Vous avez le privilège de lire ce qui s’avère comme un des futurs projets les plus écolophages. Cela augure peut-être ce qu’il risque de se passer avec le gaz de schiste prochainement. Voici  ci-dessous leur courrier et, plus complet, leur Courrier aux candidats aux élections européennes puis la réponse de Corinne Morel-Darleux (réponse Villeranges). Enfin vous trouverez un complément d’informations sur Bastamag !

Sannat, le 12 mai 2014.

Chère Madame, cher Monsieur,

Le Ministre du Redressement Productif, par un arrêté du 20 mars 2014 (modifiant l’arrêté du 18 novembre 2013),
a accordé, quasiment incognito, un permis exclusif de recherches d’or, de cuivre, d’argent, de zinc, d’antimoine,
d’étain, de tungstène et substances connexes dit « PER de Villeranges » à la société COMINOR dans le nord est
du département de la Creuse.
Cette société est une filiale de la société canadienne La Mancha basée à Toronto. Autant dire que les habitants des
communes de LUSSAT, BORD-SAINT-GEORGES, AUGE, TARDES, LEPAUD, CHAMBON-SURVOUEIZE
et SANNAT auront des interlocuteurs lointains, voire inaccessibles lors des pollutions futures,
inévitables.
Les anciennes mines voisines du Châtelet (anciennes mines d’or ayant généré 550 000 tonnes de déchets arséniés
le siècle dernier) ont été « réaménagées » pour un coût – aux dépens du contribuable – supérieur à 4 millions
d’euros. Elles ont irréversiblement pollué à l’arsenic (minerai associé à l’or) sources, rivières et zones de captage
d’eau potable.
La circonscription Massif Central – Centre dans laquelle vous êtes candidat (e) comprend 4,7 millions d’habitants
dont plusieurs milliers sont restés sans eau potable durant de nombreuses périodes suite à la pollution à l’arsenic.
Le PER de Villeranges risque de mettre en péril deux ZNIEFF de type 2, un double site Natura 2000 (dont la
Réserve Nationale l’étang des Landes avec des centaines d’espèces d’oiseaux, d’insectes et de plantes, dont
certaines, très rares sont protégées au niveau régional, national ou même communautaire, constituant un
patrimoine naturel tout à fait exceptionnel, reconnu d’intérêt européen, lequel attire chaque année davantage, des
milliers de visiteurs et est en passe de devenir une véritable locomotive de développement pour le secteur.
Le PER de Villeranges risque de dévaloriser, voire de sinistrer une filière agricole locale de qualité si les normes
admises en matière de rejets polluants consécutifs à l’exploitation étaient dépassées dans les denrées alimentaires
(viande, lait, céréales, légumes, plantes médicinales cultivées ou sauvages) produites par les agriculteurs du
secteur.
Enfin, le PER met en péril la seule nappe phréatique du département, laquelle n’alimente pas moins de 18
communes en eau potable (dont 11 en dehors de la zone du permis).
A l’instar d’une partie grandissante de la population locale, brutalement mise au fait de ce projet sans avoir pris
part au débat, nous considérons tous ces risques inacceptables pour la petite dizaine de tonnes d’or annoncée par
les espoirs de la société COMINOR, minerai sans grande utilité sociale ou technique et qui existe déjà en
abondance – la France possède ainsi 10% des réserves mondiales évaluées à plus de 30 000 tonnes – . Il sert
essentiellement aux banques et à l’industrie de la joaillerie. Son exploitation, non durable, est vorace en eau et
grande consommatrice d’énergie fossile émettrice de gaz à effet de serre.
Les méthodes d’extractions industrielles et le stockage des déchets miniers ont été la cause ces dernières années
de nombreuses et importantes catastrophes environnementales à travers le monde. En France, la commune de
Salsigne dans l’Aude, où l’extraction de l’or a pris fin en 2004, en est un exemple tristement éloquent.
Et en dépit de la position prise par le Parlement Européen le 27 juillet 2010, le cyanure continuera à être utilisé
dans l’industrie minière européenne (décision de la Commission Européenne de l’époque).
La Commission Européenne a en effet rejeté une résolution du Parlement Européen demandant d’interdire les
techniques d’extraction au cyanure et de ne pas soutenir, directement ou indirectement, les projets miniers qui
impliquent la technologie du cyanure.
Aussi nous vous demandons instamment de vous engager à ne pas soutenir directement ou indirectement ce
projet destructeur pour l’environnement et pour l’économie locale fondée prioritairement sur l’agriculture
et le tourisme et à interdire tous les projets miniers qui impliquent la technologie du cyanure.
Dans l’attente de votre réponse qui sera naturellement portée dans les meilleurs délais à la connaissance des
électeurs, nous vous prions d’agréer, Madame, Monsieur, l’expression de nos sincères salutations.

Association Oui à l’Avenir – Mairie de Sannat (Creuse) – 23110 SANNAT

Lien Permanent pour cet article : http://28.lepartidegauche.fr/?p=511

1 Commentaire

  1. chaubron rolande

    n’y a-t-il pas eu assez de problèmes avec les mines du châtelet (Chambonchard etc ..)va-t-on arrêter d’empoisonner la creuse et d’autres lieux (uranium) pour le profit de quelques uns au détriment de toute une population qui ne demande que de vivre en paix . « en Creuse vacances heureuses » pour combien de temps ? et la vie tout court , l’écologie ! Que la COMINOR reste dans ses grands espaces au delà des océans et nous laisse vivre dans notre petit coin perdu au coeur de la France ! Combien de détriments pour combien d’intérêt ??

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