Leader mondial des OGM, Monsanto est aussi l’une des entreprises les plus controversées de l’histoire industrielle. Cet empire centenaire a créé certains produits parmi les plus toxiques à avoir été commercialisés, à l’exemple des PCB et de l’herbicide agent orange.
Fruit d’une enquête exceptionnelle de trois ans sur trois continents, Le monde selon Monsanto, le film et le livre de Marie-Dominique Robin, reconstituent la genèse d’un empire industriel, qui, à grand renfort de rapports mensongers, de collusion avec l’administration nord-américaine, de pressions et tentatives de corruption, est devenu l’un des premiers semenciers de la planète.
Avec 17 500 salariés, un chiffre d’affaires de 7,5 milliards de dollars en 2006 et une implantation dans quarante-six pays, Monsanto représente le leader mondial des OGM, mais aussi l’une des entreprises les plus controversées de l’histoire industrielle. Production de PCB (pyralène), de polystyrène, d’herbicides dévastateurs (comme l’agent orange pendant la guerre du Viêtnam) ou d’hormones de croissance bovine et laitière (interdites en Europe): depuis sa création, 1901, la firme a accumulé les procès en raison de la toxicité de ses produits.
Grâce à la commercialisation de semences transgéniques, conçues notamment pour résister aux épandages de Roundup, l’herbicide le plus vendu au monde, elle prétend vouloir faire reculer les limites des écosystèmes pour le bien de l’humanité. Qu’en est-il exactement ? Quels sont les objectifs de cette entreprise, qui, après avoir longtemps négligé les impacts écologiques et humains de ses activités, s’intéresse tout à coup au problème de la faim dans le monde au point de se donner des allures d’organisation humanitaire ?
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